Difficile de se retrouver du jour au lendemain maman ou papa au foyer, maitre(sse) ou professeur, tout en gardant son propre job en télétravail. Pas facile de combiner ces différentes casquettes et d’y rajouter la préparation des repas, le rangement, le ménage, les courses, la gestion des crises…

Il est surtout difficile de ne pas avoir de temps pour se retrouver seul et souffler.

Dur dur de rester enfermés tous ensemble H24

Durant cette période de confinement, il est demandé aux parents de faire la continuité dans les apprentissages de leurs enfants. Et ce n’est pas chose facile…

Alors comment faire travailler son enfant qui n’est pas sorti depuis des jours ?

Comment faire travailler son enfant qui subit lui aussi cette inquiétude ambiante même s’il ne le montre pas ?

Comment faire si la tension monte pendant ce temps d’étude ?

Un premier conseil serait de prendre soin de vous, chère maman  (et cher papa). Il  est important de vous trouver un peu de temps de qualité, pour vous, pour faire quelque chose que vous aimez. Prendre soin de vous sans culpabiliser. Cela est indispensable pour pouvoir être disponible pour les autres. A vous de voir ce qui vous fait du bien : lire un bon bouquin, regarder une série, appeler votre copine chérie, prendre un bain, jouer d’un instrument, écrire, prendre l’apéro sur le balcon avec ses potes sur zoom, bricoler, jardiner…

Parfois quelques minutes suffisent à recharger les batteries. Mais pensez-y chaque jour….

Avec les enfants le grand mot sera : LE LÂCHER PRISE

Cette crise sanitaire sans précédent devrait durer quelques semaines et l’objectif est que chacun la vive le mieux possible.

Alors lâchons prise et ne nous obsédons pas avec le travail à la maison au point d’en faire un conflit au quotidien.

Ces quelques semaines ne vont pas changer la progression de nos enfants dans leur apprentissage, ni leur vie professionnelle future.

Lâchons prise sur les quantités parfois énormes qui sont données par les professeurs.

Regardez cet objectif « d’instruction en famille » différemment.

Cela peut être même une opportunité pour créer un lien différent avec vos enfants. Introduisez au quotidien une dose :

  • De câlins (ingrédients indispensables pour une journée réussie)
  • De temps de jeu avec les enfants. Temps précieux que l’on ne trouve pas forcément dans notre quotidien habituel. Vous remplissez alors leur réservoir affectif, et ils seront plus aptes par la suite à d’autres tâches moins « fun ».
  • De jeux collectifs : jeu société, mimes, devinette, baccalauréat, cartes…..
  • Des périodes de défoulement ou sport (dans la mesure du possible). L’enfant a besoin d’évacuer l’énergie débordante qui le caractérise…
  • De temps d’écran partagé : regarder en famille un bon film. S’intéresser au jeu vidéo de son ado et jouer avec lui…

On lâche prise sur les temps d’écran habituel. On est dans un contexte inhabituel, extra –ordinaire. Beaucoup de parents sont aussi suspendus à leur téléphone pour prendre des nouvelles, partager des infos, donner et trouver du soutien….

Prendre un vrai temps de qualité pour faire des choses avec votre enfant lui permettra d’avoir plus de patience et d’autonomie le reste de la journée.

Pour revenir au temps de travail avec nos petits chérubins….

Je vous propose ci-dessous quelques outils pour que ces moments se passent le mieux possible :

  • Il est possible de prévoir un planning pour la journée qui permettra de cibler les priorités, de se donner des objectifs et de réfléchir à des activités qui vont venir varier et égayer votre quotidien.

Il est possible de faire une « table ronde » le soir en famille pour échanger sur la journée qui s’est écoulée et réfléchir ensemble à l’organisation de la journée du lendemain

Partager ensemble vos 3 kiffs c’est-à-dire vos 3 moments préférés de la journée. Issu de la psychologie positive, ce rituel permet de se centrer sur les aspects positifs de notre vie.

Lorsque les enfants participent aux prises de décision, il est plus facile pour eux de les respecter par la suite.

Cela peut se faire avec un bâton de parole où chacun exprime une envie pour le lendemain. Les autres écoutent et ne jugent pas.

Les idées les plus loufoques peuvent être dites… ce n’est pas grave si elles ne sont pas réalisables. L’objectif ne sera pas de programmer tout ce qui a été dit.

Il est possible de faire une liste de tout ce qui a été imaginé (même les idées les plus farfelues)

Et après vous priorisez en commençant par les tâches incontournables comme préparer à manger, un peu de rangement, les devoirs… Puis vous rajoutez d’autres moments plus ludiques : jeux collectifs, temps de partage, activité physique, temps d’écran ….

Idéalement ce serait bien d’introduire dans ce planning une idée de chacun.

Prévoyez des créneaux horaires assez larges…

 

  • Ne respecter surtout pas ce planning

Vouloir respecter à tout prix ce planning est source de stress et va provoquer inévitablement des tensions et des conflits.

Ce que je veux dire c’est que ce planning peut être la ligne directrice de votre journée mais il ne pourra pas être suivi à la lettre car il y aura toujours des imprévus : Chloé a renversé son repas parterre et vous n’aurez pas compté ce temps de nettoyage en plus… Martin a fait une crise de colère et il a fallu prendre du temps pour la gestion de crise….. Virginie fait la grève de la faim et refuse de venir à table….. Marie ne comprends pas son devoir de maths et vous avez dû aller souffler 20 fois dans les toilettes pour ne pas péter un plomb….

En gros, lâcher prise sur ce qui ne pourra pas être fait aujourd’hui et qui sera (peut-être) fait demain.

  • Il est préférable de faire les devoirs le matin car l’attention de l’enfant sera meilleure à ce moment- là. Mais pour les plus grands ils peuvent aussi choisir le moment où ils préfèrent étudier.
  • Pour certaine matière l’enfant peut aussi choisir où travailler. Par exemple pour apprendre une leçon, réciter des tables de conjugaison, parler anglais etc… il peut choisir d’être debout, couché par terre, sur son lit…. Il est très difficile pour un jeune enfant de rester assis sur une chaise sans le lever plusieurs heures d’affilés, voir même pour certains quelques minutes d’affilées. Et encore moins pendant cette période de confinement où son activité physique est réduite au maximum

Le petit d’Homme est fait à la base pour courir, ramper, sauter etc… . 

  • Pendant ce temps de travail à la maison, prévoyez de petites pauses de quelques minutes régulièrement pour permettre à l’enfant de bouger. Lui faire faire des mouvements de Brain Gym est très intéressant car ce sont des exercices qui favorisent la concentration. Ils peuvent aussi sauter, mettre une musique et danser, se lancer une balle etc…
  • Que faire si vous sentez le stress monter ou la colère vous envahir:
  • Laissez l’enfant en sécurité et isolez-vous dans une pièce pour prendre quelques minutes et respirer profondément.

Avertissez votre enfant : « Je vais quitter la pièce quelques  minutes. Si je reste je finirai par te dire des mots que je regretterai après. Je reviens rapidement »

  • Si vous ne pouvez pas vous isoler, éloignez-vous de l’enfant pour ne pas avoir de gestes contre lui. Faites juste un ou 2 pas en arrière.
  • Allez boire un verre d’eau
  • Sortez dans votre jardin, si vous avez la chance d’en avoir un, pour marcher, respirer et changer d’air.
  • Passez le relais à un autre adulte de votre entourage si vous en avez la possibilité.
  • Chantez ;)) Cela peut faire retomber rapidement la tension et changer d’ambiance pour le parent et l’enfant.
  • Si vous en avez envie, prenez votre enfant dans vos bras et faites-vous un câlin. Vous allez sécréter de l’ocytocine et vous apaiser mutuellement.
  • En enfin dernier petit conseil de la naturo : Limiter les sucreries qui vont exciter l’enfant. Ne pas oublier de prioriser les fruits et légumes dans son alimentation. Au petit déjeuner préférez l’œuf à la coque ou au plat que les céréales hyper sucrées des supermarchés.

Bon courage pour cette période de confinement et de remise en question